Pourquoi les industries graphiques s'obstinent à travailler en CMYK ?
100% des sources sont RGB.Les appareils photo numériques sont RGB. Un opérateur qui choisit une couleur le fait en se fiant à l'échantillon que lui affiche son écran qui est RGB. Le codage naturel de la couleur dans un programme informatique, c'est RGB. Donc pourquoi s'obstiner à échanger des fichiers codant la couleur en CYMK ? Pourquoi les imprimeurs veulent-ils des fichiers CMYK ?Parce que cela permet de travailler sans gestion de la couleur. Si la source est CMYK, et que le procédé d'impression est CMYK, alors on peut utiliser une méthode de calibration du procédé d'impression qui est la même que ce qui était disponible sur les gros scanners analogiques (sans informatique embarquée) : une série de potentiomètres qui du point de vue mathématique sont l'équivalent d'une matrice et de réglages de gain canal par canal. Le mode de fonctionnement associé à ce niveau artisanal est chez le photograveur : 1. On fait la séparation RGB -> CMYK 2. On sort une épreuve, et on regarde ce que cela donne 3. On ajuste le CMYK, et on sort une seconde épreuve Il est important de noter que dans ce système, l'épreuve n'est pas un reflet exact de ce que donnera le procédé de production, juste une indication, donc l'imprimeur devra bidouiller aussi en début de tirage pour effectuer le calage final. Qu'est ce que l'on perd à utiliser une source CMYK ?Si l'on travaille avec des fichiers CMYK, la calibration de l'ensemble de la chaîne photograveur-imprimeur se fait empiriquement : au fur et à mesure des travaux, on finit par trouver les réglages optimum statistiquement parlant. On passe donc d'une métrologie absolue (telle valeur CMYK doit produire un échantillon dont la couleur en XYZ est connue) à une métrologie de réglage (sur la presse le cyan à l'aplat doit avoir telle valeur densitométrique). Enfin, on ne peut pas définir un standard CMYK unique. En effet, l'utilisation d'une source CMYK validée par une épreuve calée pour le procédé offset n'est pas possible sur une presse hélio : le conducteur n'arrivera pas à rattraper par des réglages machine le fait que les primaires ne dégradent pas de la même manière en offset et en hélio du fait de la nature différente du tramage, sans parler des différences éventuelles liées au métamérisme. Au delà du CMYKSi le fichier utilise des encres non quadri en superposition (du orange par exemple), on ne peut plus trouver d'optimum statistique puisque les travaux ne sont plus assez répétitifs. C'est ce qui arrive dans le domaine du packaging. Si le procédé d'impression dispose de plus de 4 couleurs (hexachromie) on ne peut plus trouver de système d'épreuvage assez proche au niveau des primaires pour qu'une calibration de type scanner analogique soit satisfaisante. Vers un service client innovantL'argument le plus souvent avancé en faveur du CYMK, c'est qu'en RGB, il y a des couleurs que l'on ne saura pas reproduire en impression quadri. ConclusionTravailler en CMYK, c'est travailler de manière artisanale, en 4 couleurs seulement, en ciblant un seul et unique procédé d'impression. ∎ Article publié ou mis à jour le 2015-07-01 Catégories : couleur
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