L'épreuve contractuelleDéfinition et raison d'êtreIl s'agit de se mettre d'accord sur ce que l'on va imprimer avant d'engager (tous) les frais de production. L'épreuve contractuelle fait partie du cahier des charges imposé à l'imprimeur. On peut avoir une cible à atteindre, elle n'est pas pour autant atteignable dans le procédé industriel choisi. Il revient généralement au photograveur (qui peut être également imprimeur) de négocier un résultat atteignable. On appelle épreuve contractuelle, une épreuve validée comme conforme à ses désirs par le client, et comme résultat qu'il s'engage à atteindre par l'imprimeur. Aspects généralement pris en compte
On ne fait pas figurer dans cette liste des paramètres techniques tels que la trame, qui sont des choix techniques de moyens, pas une description du résultat souhaité HistoriqueLa notion d'épreuve a pratiquement un siècle. On a d'abord utilisé les presses de production pour réaliser l'épreuve, puis des presses dédiées. Au tout début des années 1980 est apparu l'épreuvage analogique, obtenu à partir des films servant à préparer les formes imprimantes. Au milieu des années 1990, la préparation des formes imprimantes est devenue numérique, l'épreuvage numérique se développe dans la foulée. Principes dans le cadre d'une gestion de la couleurLes deux types d'épreuvage : reproduction ou simulationOn distingue deux types d'épreuves : celles qui reproduisent le procédé d'impression, et celles qui le simulent. Reproduire consiste à copier fidèlement, jusque dans la structure de l'impression¹, le procédé. C'est bien évidemment le cas des épreuves réalisées sur les presses de production, et en principe de celles réalisées sur des presses dédiées. C'est aussi le cas, pour le procédé offset, des épreuves analogiques type Cromalin® (sous réserve que la calibration du système ait été correctement effectuée). Simuler consiste à contretyper le procédé en employant un procédé éventuellement complètement différent, y compris dans sa structure, l'objectif étant que le résultat à l'échelle macroscopique (vu sans instrument) soit identique. On peut ainsi simuler par exemple une impression en hélio par une épreuve obtenue sur une imprimante à jet d'encre en trame stochastique. ¹ trame, point de trame, couleur... Profils et calibrationLa confusion est entretenue par des termes comme "profil ICC"... La calibration (terme anglo-saxon qui s'est imposé dans le glossaire de la profession) est en fait l'étalonnage : c'est la procédure qui assure la meilleure cohérence possible entre le résultat produit par le matériel d'impression de l'épreuve, et la consigne qui lui a été envoyée. En sortie du processus de calibration, il est également utile de connaître la capabilité du procédé d'épreuvage ou d'impression, et son gamut (l'ensemble des couleurs atteignables). Le profil lui, caractérise les conditions d'impression du procédé que l'on cherche à simuler : c'est la correspondance entre une formule du procédé d'impression choisi et la couleur que l'on obtient par l'application de cette formule. Il serait vain de chercher à établir un profil pour un procédé qui ne serait pas sous contrôle statistique, et donc la stabilisation du procédé doit toujours précéder sa caractérisation. On peut représenter schématiquement le flux de simulation d'un procédé A par un procédé B de la manière suivante : formule dans le procédé A → [profil² procédé A] → couleur cible → [profil² procédé B] → formule dans le procédé B Pour le système d'épreuvage (procédé B), le profil permet de déterminer la consigne à envoyer (imprimer telle quantité de telle encre par exemple), la calibration tend à assurer que la consigne est respectée. ² Remarque : l'usage dans la profession est de nommer "profil" l'ensemble des deux profils présentés ci-dessus, celui du procédé à simuler et celui du procédé de simulation, qui selon notre convention seraient alors des "demi-profils". Epreuves calibréesLà encore, les logiciels du marché confondent les deux aspects : pour valider une épreuve, on compare les valeurs mesurées sur un certain nombre d'échantillons aux valeurs correspondantes attendues dans le procédé considéré. En cas d'écart, une "recalibration" par itération est appliquée à la consigne jusqu'à obtenir le résultat escompté. En procédant ainsi, on ne différencie pas l'imprécision du profil de la dérive de la calibration. En séparant les deux notions, on s'aperçoit que les imprimantes jets d'encre sont remarquablement stables. A titre de comparaison, en 2005 les Epsons du groupe Janoschka, pilotées par le RIP GMG, étaient "recalibrées" plusieurs fois par jour, tandis qu'Eurogravure ne relançait une recalibration de son matériel piloté par le RIP Pliant qu'une à deux fois par an. Les différentes technologies d'encresOn distingue essentiellement deux grandes familles d'encres : les encres à pigments et les encres à colorants. Pour des raisons techniques (solidité couleur notamment), ce sont les premières qui sont principalement utilisées dans les processus industriels dans lesquels une précision qui justifie la gestion de la couleur est exigée. Ce cours se focalise donc sur les encres à pigments, et les modèles présentés ne sont valables qu'en gardant à l'esprit cette restriction. Les imprimantes jet d'encreOn ne peut pas juger de la calibration d'une imprimante jet d'encre telle qu'une Epson en mesurant une gamme de contrôle en CMYK Epson. En effet, les densités sont fonction du RIP et de son algorithme de tramage. D'autre part, on peut décider de brider un matériel en fonction des conditions d'impression. Deux papiers différents peuvent avoir une capacité à fixer l'encre différente, et dans le cas d'un papier qui arrive à saturation plus vite, il est nécessaire de déposer moins d'encre pour une consigne à 100% pour éviter que l'encre coule... De ces choix dépendra le gamut de l'imprimante et la qualité de l'impression. Que faut-il regarder sur une épreuve ?En conclusion sur les épreuves contractuelles, voici quelques points qu'il faut prendre l'habitude de contrôler :
∎ Article publié ou mis à jour le 2015-05-06 Catégories : couleur
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